En juin dernier, le Bloc Québécois a dû écrire à la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly pour lui demander d’annuler la décision du CRTC 2017-145 offrant au groupe Corus la possibilité d’élaguer sa production originale en français au profit d’émissions traduites. Trois projets québécois de séries télévisées sont tombés sous le couperet de la chaîne Série+ dès l’annonce de la décision du CRTC.

La décision du CRTC avait été aussi dénoncée sur plusieurs tribunes. Tous les artisans de la télévision québécoise : les acteurs, les techniciens, les réalisateurs, les scénaristes, les producteurs, bref, toute l’industrie québécoise demandait l’intervention de la ministre face à une telle attaque contre la culture québécoise.

La décision du CRTC était loin d’être sans conséquence, car avec son application, notre culture aurait pu se résumer à une traduction francophone de la culture canadienne. Ce ne sont plus nos créateurs, nos comédiens, nos histoires qu’on aurait vus sur les chaînes de télévision spécialisées, mais celles du Canada-Anglais. Comme si la création d’une identité canadienne passait par l’effacement de l’identité québécoise.

La ministre Joly, qui a attendu jusqu’à la dernière minute pour agir est finalement intervenue. Le CRTC devra reprendre intégralement les audiences en vue du renouvellement des licences du Groupe de langue française de Corus (Séries + et Historia).

Nous réitérons que le Bloc Québécois sera toujours aux côtés des créateurs de chez nous quand il faut lutter contre l’ineptie du Canada puisque le CRTC ne rate jamais une occasion de prouver que la vitalité de notre culture ne fait tout simplement pas partie de ses critères d’analyse. Nous allons nous assurer que le réexamen de ses décisions n’entraînera pas de nouvelles conséquences néfastes pour notre culture, notre identité et les créateurs de chez nous, car il semblerait que dans le Canada multiculturel, l’identité québécoise n’existe plus.