Montréal, le 27 août 2019 – « Il fallait freiner la vente précipitée d’un autre fleuron québécois et c’est ce que nous avons obtenu, pour l’instant, du ministre Garneau. À la veille des élections, le gouvernement Trudeau a cédé à la pression. Alors que tous les partis fédéraux acceptaient sans broncher le passage d’Air Transat entre les mains d’Air Canada, le Bloc a agi. Nous avons demandé et obtenu une étude approfondie pour déterminer si la transaction est d’intérêt public, ce dont nous doutons très fortement », a déclaré Yves-François Blanchet.

« Enfin le fédéral bouge, ce n’est pas comme dans le dossier de Mégantic, mais comme d’habitude, il bouge lentement, a précisé Monique Pauzé, députée fédérale de Repentigny. Le ministère des Transports du Canada et le Commissaire de la concurrence passeront les huit prochains mois à analyser cette transaction pour comprendre les répercussions qu’elle aura. Je me demande si le gouvernement aurait agi n’eut été le fait que nous sommes à la veille d’une campagne électorale. »

Le chef du Bloc Québécois et la députée de Repentigny réagissaient à l’annonce par le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, de la tenue d’une « évaluation de la transaction au regard de l’intérêt public » de la vente à Air Canada du transporteur Air Transat, approuvée par les actionnaires vendredi dernier. Ces travaux débuteront le 4 novembre et pourront s’étendre sur 250 jours.

Rappelons que le 21 août, le Bloc québécois a écrit à M. Garneau pour lui demander d’ordonner une « étude approfondie sur l’acquisition d’Air Transat par Air Canada puisque la transaction soulève des questions d’intérêt public ».

Le Bloc a soulevé les risques que les francophones ne soient plus en mesure d’obtenir des services dans leur langue alors qu’Air Canada, obligée par loi d’offrir des services dans les deux langues officielles, « se retrouve une nouvelle fois cette année en première position des plaintes formulées au Commissariat des langues officielles pour ne pas avoir respecté ses obligations linguistiques ».

La formation souverainiste avait aussi soulevé l’enjeu du manque de concurrence, qui pourrait avoir un impact sur le prix des vols et la piètre desserte en région au Québec, où les prix sont déjà exorbitants et le service inadéquat au développement économique.

« Nous sommes persuadés que le Québec n’a rien à gagner de cette transaction. Air Canada est obligée par loi d’offrir des services en français, mais s’en balance. Elle était obligée par loi d’entretenir sa flotte d’avions à Montréal, mais a exporté sans gêne les emplois des travailleurs d’AVEOS à l’étranger, avec la complicité à la fois des libéraux et des conservateurs. Espérons maintenant que le processus enclenché hier va déboucher sur une nouvelle offre plus intéressante pour le Québec », a déclaré Yves-François Blanchet.