Ottawa, le 8 décembre 2020 – Suite à la mise à jour déposée ce matin par le directeur parlementaire du budget (DPB), la porte-parole en matière d’environnement du Bloc Québécois, Monique Pauzé, s’inquiète des conséquences qu’aura le pipeline Trans Mountain (TMP) et son projet d’agrandissements (PARTM) sur l’environnement, mais également sur les contribuables du Québec.
« D’un point de vue environnemental, il est évident que Trans Mountain est un désastre, insiste Monique Pauzé. Quand on sait que le secteur pétrolier et gazier ainsi que celui des transports sont les deux principaux émetteurs de gaz à effet de serre au Canada, ce sont sur ces enjeux qu’il faut plancher si le fédéral veut respecter l’Accord de Paris. Ce n’est certainement pas en acheminant 890 000 barils de bitume quotidiennement vers la côte, soit trois fois plus qu’en ce moment que le gouvernement va remplir ses engagements internationaux. »
Dans un premier temps, il faut se rappeler que le gouvernement Trudeau a décidé d’acquérir l’oléoduc Trans Mountain en 2018 pour la somme de 4,4 G$ malgré les fortes contestations de la population de la Colombie-Britannique et des communautés autochtones. Peu de temps après, Yves Giroux, le directeur parlement du budget, avait affirmé que le fédéral avait payé le gros prix pour ce pipeline dont il estimait la valeur réelle entre 3,6 et 4,6 milliards de dollars. Quant à l’expansion de Trans Mountain, les coûts ont explosé depuis cet achat, fait avec l’argent des contribuables, passant de 7,4 à 12,6 milliards de dollars en 2019.
Aujourd’hui, M. Giroux estime que la valeur actuelle nette des actifs du projet Trans Mountain est de 0,6 milliard de dollars. Cette nouvelle évaluation prend en compte un coût de construction de 12,6 milliards de dollars et une date de mise en service de décembre 2022 du PARTM. On suppose aussi que les politiques climatiques du gouvernement fédéral resteront les mêmes.
« Pour ce qui est des politiques climatiques du gouvernement Trudeau, je n’ai aucune crainte qu’elles restent les mêmes puisque leur plan carboneutre ne contient aucune cible, déplore Monique Pauzé. Cependant bien que le DPB mentionne que le projet peut encore être profitable, il ajoute toutefois que cette profitabilité dépend de plusieurs facteurs et qu’il y a moins de 30% de chance que ce soit profitable à long terme. Il craint, entre autres, le report de la mise en service du PARTM ainsi qu’une hausse des coûts de construction. Il a même laissé entendre que l’agrandissement pourrait atteindre 13,9 milliards de dollars d’ici 2023. Cela veut dire que les contribuables québécois financent 3,5 milliards d’un pipeline dans l’Ouest dont nous ne voulons pas. C’est aberrant. »