Depuis le début, on aurait pu intituler le processus de réforme du mode de scrutin mis en place par Justin Trudeau de Chronique d’une réforme avortée.
L’échéancier irréaliste; le rejet d’un référendum pour laisser la population trancher; le sondage biaisé et insignifiant mis en place pour miner le travail du comité chargé d’étudier le dossier; les déclarations cyniques à l’effet que la population souhaitait un changement sous le règne des Conservateurs mais que depuis l’arrivée des libéraux, elle a changé d’avis; tout porte à croire que le gouvernement a préparé ce changement de cap depuis longtemps.
Actuellement, les libéraux de Justin Trudeau détiennent 100% du pouvoir.
Ils ont obtenu l’appui de seulement 39,5% des électeurs.
Avec un mode de scrutin proportionnel, Trudeau serait à la tête d’un gouvernement minoritaire.
Le porte-parole du Bloc Québécois en matière d’institutions démocratiques, Luc Thériault, a d’ailleurs vertement dénoncé l’abandon de la réforme du mode de scrutin par le gouvernement Trudeau. Dans sa lettre de mandat soumise à Karina Gould, le premier ministre précise à la ministre des Institutions démocratiques récemment nommée que « la modification du système électoral ne fera pas partie de (son) mandat ».
Justin Trudeau a fait monter les attentes et aujourd’hui, il contribue à augmenter le cynisme de la population.
À cet effet, lors de notre propre consultation publique, la population avait qualifié le système uninominal à un tour de système désuet qui crée des écarts importants entre la volonté populaire et la composition de la Chambre des communes.
Les répondants avaient également soulignés que, comme seuls les votes en faveur de celui qui l’emporte comptent, cela peut décourager les gens de voter ou accroître leur désaffection à l’égard du système. Ils étaient aussi d’avis que ce système n’aide pas l’intégration et la représentation des femmes, des Autochtones et des groupes minoritaires.