Ottawa, le 10 février 2021 – Face à une révision opaque de la politique sur les déchets radioactifs par le fédéral, Monique Pauzé, porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Environnement, a joint sa signature à celle d’Action déchets nucléaires et d’une centaine d’organismes pour exiger plus de transparence et la prolongation des consultations.

« Ce qui se passe est inquiétant. Des déchets qui étaient auparavant considérés de moyenne radioactivité pourraient maintenant être considérés de faible radioactivité et être enfouis à seulement 30 mètres de profondeur dans le sol. On parle de déchets qui pourraient rester radioactifs pendant une centaine d’années. Les risques environnementaux sont grands, notamment pour notre eau potable puisqu’un des sites visés par les modifications est Chalk River sur la rivière des Outaouais. Un accident à ce site d’enfouissement pourrait contaminer l’eau potable des millions de Québécois qui la puisent dans le fleuve », explique Mme Pauzé.

Ressources naturelles Canada (RNCan) a lancé en novembre une révision de la politique canadienne sur les déchets radioactifs. La lettre d’Action déchets nucléaires et de regroupements  citoyens,  cosignée  par  Mme Pauzé,  demande  au  premier  ministre Justin Trudeau et au ministre des Ressources naturelles, Seamus O’Regan, un processus plus transparent et la prolongation de la période de consultation, qui doit prendre fin le 31 mars.

« Trop peu de gens sont au courant de cette consultation. La lettre envoyée hier réclame que tous les Québécois et les Canadiens aient une chance de participer à cette révision afin que la protection de l’environnement, la santé de la population et le respect des droits des Autochtones soient au cœur des politiques de gestion des déchets radioactifs », a fait valoir Mme Pauzé.

« Encore une fois, le gouvernement fédéral ne fait preuve d’aucune transparence à l’égard des citoyens. Les décisions se prennent derrière des portes closes alors qu’il est question d’un  enjeu  très  préoccupant  concernant  la  protection  de  notre  environnement.  Le ministre O’Regan doit revoir le processus et offrir des réponses claires et détaillées à la population  du  Québec »,  indique  Mario Simard,  porte-parole  du  Bloc Québécois  en matière de Ressources naturelles.

Déjà en juillet, le Bloc avait fait part au ministre O’Regan de sa crainte quant au processus amorcé par la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN), l’organisme indépendant du ministère qui réglemente l’utilisation de l’énergie et des matières nucléaires tout au long de leur cycle de vie.

« Nous avions exigé que la Commission retarde l’adoption des modifications de la classification des déchets radioactifs, car le comité avait entendu uniquement les arguments du personnel de la CCSN. Aucun organisme ou individu n’était autorisé à intervenir lors de cette assemblée. J’ai demandé au ministre s’il ne trouvait pas étrange que la Commission ait un pouvoir de décision dans un dossier dans lequel elle a ses propres  intérêts.  Le  processus  semble  biaisé  et  ça  n’a  aucun  sens  »,  a  déploré Monique Pauzé en conclusion.