Si la COVID-19 est de prime abord une crise sanitaire, ses effets néfastes sur notre économie se sont fait sentir à plusieurs niveaux. Dans ce contexte, peut-on vraiment se passer des milliards de dollars délocalisés chaque année dans les paradis fiscaux? Bien sûr que non!

La réponse est évidente puisque tous devraient faire leur juste part, pandémie ou non! Pourtant, malgré le déficit fédéral de 343,2 milliards $, les sommes envoyées dans des paradis fiscaux par des entreprises canadiennes ont atteint de nouveaux sommets en 2019. Un rapport des Canadiens pour l’équité fiscale révélait, le 27 juillet dernier, que les biens d’entreprises se trouvant dans les paradis fiscaux dépassent maintenant les 380 milliards $.

En se basant sur les plus récentes données de Statistique Canada en matière d’investissements directs à l’étranger, le groupe conclut que les actifs d’entreprises déclarés dans ces États ont bondi de 135 % en 10 ans.

L’impôt à payer sur ces sommes est faramineux et avoisinerait les 25 milliards $ annuellement selon le Directeur parlementaire du budget (DPB), Yves Giroux. Rappelons ici que celui qui est en charge de surveiller les dépenses du Parlement affirmait, il n’y a pas si longtemps, ne pas avoir accès à toutes les données dont il a besoin pour déterminer le montant d’argent que le gouvernement fédéral perd chaque année au profit de paradis fiscaux et de systèmes d’évitement fiscal à l’étranger. Le gouvernement ne semble pas vouloir donner suite à ses demandes répétées.

L’inaction du gouvernement Trudeau et l’absence de réponse convaincante de la ministre du Revenu national, Diane Lebouthillier, sont souvent pointés du doigt quand on parle d’évasion ou d’évitement fiscaux, mais en vérité, ils ont même en quelque sorte légalisé cette façon de faire.

DEPUIS 2015, LE GOUVERNEMENT TRUDEAU FAIT PARTIE DU PROBLÈME

Le 26 octobre 2016, tous les députés libéraux fédéraux sauf un votaient contre la motion de mon collègue Gabriel Ste-Marie qui demandait au gouvernement de mettre un terme à l’évitement fiscal généralisé à la Barbade et dans 23 autres paradis fiscaux.

En 2018, le Canada permettait à ses entreprises d’éviter légalement de payer de l’impôt dans deux nouveaux États soit Grenade et Antigua-et-Barbuda.

Les inégalités entre riches et pauvres sont désormais hors de contrôle. Une étude récente du DPB a conclu qu’au Canada, 1 % de la population détenait désormais plus du quart de l’ensemble des richesses nettes. Il est évident que si ce 1% payait ses impôts, cela donnerait une bonne bouffée d’air frais aux contribuables comme vous et moi ainsi qu’aux générations futures dont nous hypothéquons l’avenir en ce moment. Le Parlement doit bouger et exiger un peu plus d’équité.