Repentigny, le 26 mars 2020 – La députée fédérale de Repentigny, Monique Pauzé, se dit très déçue de voir le gouvernement Trudeau profiter de la pandémie pour faire son avancer son agenda pétrolier. Aux 15 milliards de dollars annoncés par Ottawa pour venir en aide à l’industrie pétrolière de l’Alberta, le fédéral planche actuellement sur un projet de règlement qui permettra d’exclure les forages d’exploration pétrolière et gazière d’une évaluation environnementale et poursuit les évaluations environnementales de projets industriels majeurs, dont le nouveau mégaprojet d’exploitation de sables bitumineux de Suncor.
Je n’en reviens pas, c’est odieux, s’exclame la porte-parole en matière d’environnement du Bloc Québécois. La planète est en crise, nos entrepreneurs, nos travailleurs sont inquiets, ils ne savent pas comment ils vont joindre les deux bouts, tout le monde est confiné à la maison et le fédéral tire avantage de la situation. Il y aura un avant et un après Covid-19 et j’ai bien hâte de voir toutes les décisions qui seront prises par les gouvernements tant au fédéral qu’au provincial alors que l’attention des gens et même des grands médias est rivée sur la crise.
Monique Pauzé se questionne sur la pertinence d’octroyer 15 milliards à l’industrie la plus polluante de la planète surtout lorsqu’on sait que l’Alberta n’a jamais voulu diversifier son économie ou imposer de taxes de vente provinciale à la population.
Encore une fois, le Canada récompense les pollueurs et la mauvaise gestion, soutient la députée. Je me souviens que, lors de la crise financière de 2008, Ottawa était venu à la rescousse de l’industrie automobile en Ontario avec une aide de plus de 13 milliards $ contre seulement 200 millions $ pour l’industrie forestière au Québec. J’ai bien hâte de voir la suite.
Forage pétrolier
Jusqu’à présent, une pétrolière qui veut mener un premier projet de forage pétrolier dans les eaux à l’est de Terre-Neuve-et-Labrador doit présenter son projet et produire une étude d’impact environnemental. Suite à cela, l’Agence canadienne d’évaluation environnementale, étudie le projet et produit un rapport qui est remis au ministre de l’Environnement. Ce dernier décide ensuite d’autoriser ou de refuser le projet. Tout cela est appelé à changer, car récemment le gouvernement Trudeau a demandé une simple évaluation régionale sur les forages qui s’étendront sur territoire maritime de plus de 735 000 km2 situé dans l’Atlantique.
Cette zone est située dans un secteur riche en biodiversité où plusieurs espèces menacées et il s’agit aussi d’un important secteur pour la pêche commerciale, s’inquiète Mme Pauzé. Pour ma part, je m’oppose à tout forage, mais si Trudeau tient tant à aller de l’avant, il pourrait mettre en place un processus plus rigoureux. Même le comité qui a produit le rapport a des réserves sur ses conclusions et s’inquiète du délai trop court qu’on lui a accordé pour s’acquitter de sa tâche.
Rappelons ici que Terre-Neuve-et-Labrador souhaite qu’au moins 100 puits d’exploration soient forés d’ici 2030. L’objectif serait de produire quotidiennement plus de 650 000 barils.
Suncor
En ce qui concerne le projet de Suncor, la pétrolière souhaite agrandir la superficie sur laquelle elle opère ses installations d’extraction et ses activités d’exploitation minière à ciel ouvert. On s’attend à ce que la production atteigne au minimum une capacité de 225000 barils par jour de bitume de remplacement durant sa vie utile estimée à 25 ans.
Encore une fois, ce projet m’inquiète grandement, s’indigne Monique Pauzé. Ce sera un désastre du point de vue environnemental, mais il est aussi grand temps que le Canada commence à se pencher sur la question des travailleurs du secteur pétroliers et gaziers. Ils ont besoin d’une transition juste et équitable. Il s’agit d’une énergie dépassée et c’est impensable de s’entêter à financer ce secteur qui, avouons-le, est de moins en moins lucratif.
Rappelons que ce projet de Suncor n’est pas sans rappeler le projet Frontier de Teck Resources qui n’était pas viable. Il est situé à côté des installations existantes de l’usine principale de Suncor, qui se trouve à environ trois kilomètres au nord de Fort McMurray dans la municipalité régionale de Wood Buffalo. La construction du projet devrait commencer en 2026 et s’étendra sur 200 kilomètres2.