Ottawa, le 21 novembre 2019 – Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois et Monique Pauzé députée de Repentigny ont pris acte des nominations au sein du cabinet ministériel par le premier ministre Justin Trudeau.
« D’abord, nous allons donner la chance au coureur, tout en testant la pertinence des choix du premier ministre. Nous constatons qu’il s’agit d’un remaniement électoral plutôt qu’un réalignement pour ce gouvernement. Il y a aujourd’hui davantage de ministres, notamment au Québec où ils sont aujourd’hui 10 plutôt que 8, mais le poids relatif autour de la table de décision n’est pas une garantie de représentation. Ce cabinet populeux témoigne plutôt de la volonté de plaire à tout le monde et de réconcilier les intérêts difficilement compatibles de l’Ouest et du Québec, du développement pétrolier et de la lutte aux changements climatiques. Il est difficile de dégager une vision d’avenir ou une priorité dans ce buffet à volonté », ont déclaré M. Blanchet et Mme Pauzé.
Pablo Rodriguez, lieutenant du Québec ?
Le chef du Bloc Québécois et la députée bloquiste se sont interrogés sur le choix de Pablo Rodriguez à la fois comme leader parlementaire et comme lieutenant du Québec, un poste pour lequel le premier ministre avait une aversion jusqu’à aujourd’hui. « M. Trudeau a choisi comme lieutenant du Québec un député qui a suggéré que le Bloc Québécois était raciste en affirmant que nos efforts pour protéger la langue française s’inscrivaient dans une volonté de « tracer des barrières sur la base de la langue, sur la base de la culture, sur la base de la couleur », a remémoré Mme Pauzé.
« M. Rodriguez est également un grand prêtre du multiculturalisme canadien. Puisqu’il agira, en plus, comme leader parlementaire, le ton des échanges passés avec M. Rodriguez est inquiétant dans un contexte où la population québécoise a demandé aux partis politiques de collaborer », a ajouté M. Blanchet.
Steven Guilbeault au Patrimoine canadien
« Au cours du dernier mandat, le gouvernement Trudeau a prouvé à maintes reprises qu’il n’avait aucune crédibilité quand venait le temps d’agir pour l’environnement et pour lutter efficacement contre les changements climatiques. Pour moi, il n’y a aucun doute que les libéraux se sont servis de Steven Guilbeault pour aller chercher des votes au Québec et avoir l’air un tant soit peu crédible. Ils se sont servis de lui pour séduire l’électorat vert et une fois au pouvoir, ils privent les Canadiens et les Canadiennes de son expertise », déplore Monique Pauzé, porte-parole du Bloc Québécois en matière d’environnement.
Selon la députée bloquiste, le nouveau cabinet Trudeau en est un qui non seulement veut plaire au Québec sans froisser l’Ouest canadien, mais il révèle aussi que les libéraux sont loin de vouloir amorcer une véritable transition énergétique.
« Je crois sincèrement que M. Guilbeault est soulagé d’être nommé au Patrimoine, poursuit la députée bloquiste. Quand on sait que juste dans la première moitié de 2019, Trans Mountain Corporation a reçu 320 M$ en subventions directes et indirectes de la part des gouvernements, il lui aurait été impossible de défendre les politiques libérales sans perdre la face auprès des groupes environnementaux et auprès de la population qui a toujours vu en lui un défenseur de l’environnement. »
Chrystia Freeland, vice-première ministre
Les élus du Bloc Québécois ont constaté que les défis sont nombreux pour la nouvelle vice-première ministre. « La division du Canada est l’état normal d’un pays artificiel. Ça paraît tout simplement davantage aujourd’hui qu’hier. Nous constatons que le gouvernement n’a pas compris le message et gouvernera dans la continuité plutôt que le changement, c’est-à-dire cacher le pétrole derrière un écran environnemental. La création de richesse doit cesser de passer par la surexploitation du pétrole de l’Ouest », ont conclu Yves-François Blanchet et Monique Pauzé.