Alors que l’Office national de l’énergie (ONÉ) faisait connaître fin août l’étendue qu’aura son évaluation du projet Énergie Est de TransCanada, le Bloc Québécois demande au ministre fédéral des Ressources naturelles d’annuler le processus d’examen et réitère que le gouvernement doit tout simplement abandonner ce projet d’oléoduc.
À l’évidence, les libéraux ne se laissent pas tourmenter par leur manque de cohérence. Comment le gouvernement peut-il d’un côté reconnaître que l’ONÉ a grand besoin d’être réformé et, de l’autre, laisser l’organisme poursuivre son évaluation du projet d’oléoduc ?
Le comité d’experts sur la modernisation de l’Office national de l’énergie a recommandé le démantèlement de l’ONÉ.
Il a fait 26 recommandations qui, si elles étaient retenues par le gouvernement Trudeau, modifieraient en profondeur le processus d’examen des grands projets énergétiques, dont les pipelines.
Au printemps, le comité d’experts mandaté par le ministère des Ressources naturelles recommandait dans son rapport de remplacer l’ONÉ par un nouvel organisme. Il y a un an, le National Observer faisait état d’une rencontre privée entre Jean Charest, alors lobbyiste pour TransCanada, le président de l’ONÉ et deux des trois commissaires chargés d’étudier le projet Énergie Est.
Le processus d’évaluation de l’ONÉ n’en était pas à ses premières ratées et la lumière n’a toujours pas été faite sur l’épisode de l’an dernier.
Que le gouvernement s’entête à aller de l’avant avec l’étude d’un projet aussi dommageable pour l’environnement, malgré la vive opposition de la société québécoise et malgré la démonstration de manquements graves au sein de l’organisme d’évaluation, ça nous donne une idée du manque de sérieux du gouvernement dans ses engagements environnementaux.
Nous redemandons donc à nouveau au ministre d’annuler le processus d’examen et d’abandonner le projet. Si le Québec était seul maître de ses choix, il n’aurait pas à demander sans cesse au Canada : il n’aurait plus qu’à agir de manière à ce qu’un tel projet ne voit jamais le jour ici.