Ottawa, le 20 novembre 2020 – La porte-parole du Bloc québécois en environnement, Monique Pauzé, s’inquiète de voir que le projet de loi visant à atteindre la carboneutralité d’ici 2050 présenté par le ministre de l’Environnement et des Changements climatiques, Jonathan Wilkinson, n’est tout simplement pas viable.

« Le gouvernement a réitéré hier qu’il aimerait être carboneutre en 2050, explique Mme Pauzé.  Mais son projet de loi ne contient aucune solution pour réussir. Il ne se fixe aucune cible de réduction des gaz à effet de serre  Il n’oblige pas à faire quoi que ce soit avant 2030, dans dix ans, rien pour 2025. Il se donne même le droit de modifier ses éventuelles cibles n’importe quand s’il n’arrive pas à les respecter.  Il ne s’oblige pas à rendre de comptes à une autorité indépendante. Aucune imputabilité. C’est ça, la stratégie environnementale des libéraux?  Pas de cible, pas de plan, pas de surveillance? »

Monique Pauzé trouve absurde de voir que la seule contrainte que s’impose le fédéral est de consulter ses propres ministres, s’il décide de modifier son plan d’action et les cibles qu’il a établis en cours de route.  Selon la députée de Repentigny, pour s’assurer que cette loi soit efficace, il faudrait, entre autres, que le Commissaire à l’Environnement puisse surveiller les actions gouvernementales pour voir si le Canada est en voie d’atteindre ses cibles et de respecter ses engagements internationaux. Or, ce n’est pas du tout ce qui est prévu dans le projet de loi C-12.

« Les libéraux ont eu un an pour monter un plan de lutte aux changements climatiques solide et contraignant, mais dès que ce gouvernement doit agir pour l’environnement, on voit un éléphant accoucher d’une souris, poursuit Monique Pauzé. Au-delà des annonces, il y a les actions. Le gouvernement Trudeau prétend déposer un projet de loi efficace pour lutter contre les changements climatiques. Mais, pendant ce temps-là, il promet de faire pression sur Joe Biden pour protéger le pipeline Keystone XL, il autorise 100 forages pétroliers en pleine mer sans évaluation environnementale. C’est ça, l’action des libéraux. »

Un autre point qui fait sourciller Mme Pauzé est de ne pas voir les cibles gouvernementales enchâssées dans la loi, comme le Bloc québécois l’a fait dans son projet de loi C-215, le gouvernement n’a pas à être imputable devant le parlement, car le projet de loi C-12 permet même au ministre d’établir des cibles intermédiaires.

« Pour nous, il faut obliger le fédéral à rendre des comptes à la Chambre s’il est incapable de tenir ses promesses. Je ne le répéterai jamais assez, depuis son adhésion à l’Accord de Kyoto en 2002, le Canada échoue systématiquement à respecter ses engagements internationaux afin de lutter efficacement contre les changements climatiques.  Jamais il n’a réussi à atteindre ses cibles de réduction de GES. C’est pourquoi, la loi-cadre déposée par le Bloc québécois vise à contraindre le gouvernement canadien à atteindre zéro émission nette de GES d’ici 2050, ce serait beaucoup plus efficace que ce qui a été présenté par le ministre Wilkinson hier », conclut la porte-parole du Bloc québécois en matière d’environnement.