Ottawa, le 23 septembre 2020 – Le Bloc Québécois a accueilli froidement le discours du Trône livré par Julie Payette, un discours centralisateur qui ne répond pas aux besoins du système de santé et des aînés. La formation indépendantiste a donc donné une semaine au gouvernement Trudeau pour répondre à la demande du Québec et des provinces d’augmenter, sans condition, les transferts en santé.
Venu le temps de s’adresser à la nation, le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, n’a pas mâché ses mots.
« Le gouvernement du Québec et le Bloc Québécois sont d’accord, a-t-il fait savoir. Ce discours du Trône est un affront aux compétences et aux demandes de l’Assemblée nationale et ne mérite pas l’appui du Québec. Justin Trudeau n’a pas entendu ou n’a pas écouté la demande de toutes les provinces pour une hausse immédiate, durable et sans condition des transferts en santé. Il revient avec son obsession nuisible de choisir où le Québec dépenserait son propre argent. Le gouvernement libéral a une semaine pour consentir les transferts en santé sans imposer ses règles à défaut de quoi le Bloc Québécois votera contre ce discours. »
Le Bloc Québécois avait posé quatre conditions à son appui au discours du Trône :
- Hausse des transferts en santé pour couvrir 35 % des dépenses du Québec;
- Hausse de la pension de la sécurité de la vieillesse de 110 $ par mois;
- Respects des champs de compétence du Québec et des provinces;
- Pleine indemnisation des agriculteurs sous gestion de l’offre pour les brèches dans les accords commerciaux avec les États-Unis, l’Europe et la zone Pacifique.
Le premier ministre François Legault et ses homologues provinciaux ont aussi réclamé 100 milliards $ d’investissements sur 10 ans, sans condition, en infrastructure.
À la lecture du discours du Trône, le chef du Bloc Québécois a constaté :
- Qu’il n’y avait aucune mention de la hausse des transferts en santé réclamée;
- Qu’Ottawa veut créer deux classes d’aînés en augmentant les pensions de sécurité de vieillesse seulement à partir de 75 ans et sans s’engager sur un montant;
- Que l’ensemble du plan libéral est de s’ingérer dans les compétences du Québec, notamment en matière de santé et en infrastructures, allant même jusqu’à promettre que ses investissements seraient « directs » sans transiter par Québec.
« Je n’en reviens pas, si vous êtes retraité et âgé entre 65 et 75 ans, M. Trudeau n’a pas un sou pour vous, s’indigne Monique. Le discours du Trône ne contient aucun plan de relance verte digne de ce nom, que des vœux flous, des redites et des principes aussi valables pour le pétrole que pour les énergies renouvelables. C’est une occasion manquée que le Bloc ne pourra soutenir sans que le Québec obtienne les transferts en santé dont il a besoin pour affronter la pandémie. »