Suite à la condamnation de Jacques Corriveau, personnage important du scandale des commandites et proche de Jean Chrétien, je n’ai pas pu m’empêcher de faire un parallèle avec ce qui se passe présentement à Ottawa.
Pour nous rafraîchir la mémoire, rappelons ce qu’a été le scandale des commandites si ce n’est qu’un scandale de magouille libérale, un scandale fédéraliste, qui visait à tuer le mouvement indépendantiste avec l’argent des contribuables.
Quelques mois après le référendum de 1995, et la victoire de justesse du camp du NON (50,58 %), les fédéralistes craignaient un match revanche. Aussi, le gouvernement libéral de Jean Chrétien a transgressé ses propres lois et règlements dans le cadre d’un programme de commandites.
De 1997 jusqu’au 31 mars 2003, 250 millions de dollars ont été dépensés pour financer des événements, particulièrement au Québec, dans le but d’assurer une plus grande visibilité du Canada.
Ce programme n’avait jamais été présenté ou approuvé par le Parlement. Le gouvernement fédéral a agi avec une absence flagrante de transparence. Mme Sheila Fraser, la vérificatrice générale du Canada, a déposé en 2004 un rapport explosif, qui révélait qu’environ 100 millions de dollars des 250 millions du programme des commandites avaient été alloués à des agences publicitaires proches du Parti libéral du Canada et à des entreprises publiques pour des prestations insuffisantes, voire aucune prestation réelle.
Une bonne partie de cet argent s’est retrouvé dans les coffres du Parti libéral du Canada, via les contributions de ces mêmes agences.
Suite à ce rapport, une commission d’enquête dirigée par le juge John Gomery a été chargée de faire la lumière sur les faits allégués. Un des aboutissements ultimes de cette commission résulte dans la condamnation de Jacques Corriveau, le 1er novembre dernier. Onze ans après le dépôt du rapport de la Commission Gomery, ce dernier acteur du scandale des commandites a été reconnu coupable de tous les chefs d’accusation qui pesaient contre lui.
Vingt ans après le scandale des commandites, c’est toujours le même Parti libéral. Les cocktails et les soupers avec accès aux ministres libéraux servent uniquement les riches.
Tout ce scandale pour promouvoir l’unité canadienne, tous ces millions pour faire avaler le Canada aux Québécoises et aux Québécois !
L’histoire se répète-elle vingt ans plus tard?
En 2017, le gouvernement fédéral consacrera un demi-milliard de dollars pour promouvoir sa vision du Canada et à la lecture de certains programmes de financement, il est légitime de se demander si nous n’assistons pas à un nouveau programme des commandites.
Le Programme d’infrastructures communautaires du Canada (PIC 150), par exemple, a été créé en soutien à la remise en état et à l’amélioration, y compris l’agrandissement, d’infrastructures communautaires existantes.
Les projets financés, que ce soit un aréna, un gymnase, une piscine, des sentiers récréatifs, etc., devaient s’inscrire sous l’un des deux thèmes suivants: « Une économie axée sur une croissance propre » et « Un avenir meilleur pour les peuples autochtones ».
Une chose que je m’explique mal est la raison pour laquelle un lien avec le 150e anniversaire du Canada fait partie des principaux critères d’analyse des demandes.
Doit-on s’attendre à voir des logos, des panneaux ou des affiches du 150e à la vue du public et ce, pour des dizaines et des dizaines d’années? Des affiches permanentes qui rappellent que le fédéral a payé 50 % des rénovations? Des images qui ont pour but d’influencer les électeurs en faveur des libéraux, lors des élections de 2019?
Évidemment, il y a d’autres programmes fédéraux pour appuyer toutes sortes de projets ou d’initiatives dans le cadre des célébrations de cet anniversaire.
Cela totalise un demi-milliard de dollars! Un demi-milliard pour une opération de propagande à travers tout le Canada!
Au Québec, le Parti Québécois a initié L’Autre 150e afin de ne pas laisser le Canada parler seul de notre histoire. Des historiens, des artistes et plusieurs personnes, tous bénévoles, ont contribué à ce projet. Je vous invite à vous abonner à leur page Facebook et consulter leur site Internet.
Je terminerai en vous rappelant la phrase de Jacques Parizeau : « Vous savez pourquoi on n’enseigne pas beaucoup l’histoire dans les écoles? C’est parce que ça forme des souverainistes. »