Repentigny, le 18 février 2021 – Monique Pauzé, députée fédérale de Repentigny, dénonce l’immobilisme du gouvernement Trudeau face à la crise qui secoue les médias écrits québécois. Ces deniers continueront, malheureusement, d’être la proie des géants du web qui s’accaparent l’essentiel des revenus publicitaires même s’ils n’engagent aucun journaliste et ne produisent aucun contenu.
Le 17 février dernier, dans un rare front commun, tous les éditeurs du Québec ont exigé qu’Ottawa corrige l’iniquité dont ils font les frais aux dépends des GAFAM. Il faut savoir qu’à eux seuls Facebook et Google se partagent 70 % des revenus publicitaires en ligne. Par exemple, en 2018, Facebook a généré 55 milliards en revenu à l’échelle mondiale dont 3,6 milliards provenaient Canada. Une somme colossale acquise à partir de contenus qu’ils diffusent sans payer de redevances.
Lors de leur sortie, le secteur de l’information a pu compter sur l’appui du Bloc Québécois par le biais d’une motion déposée à la Chambre des Communes qui reconnaissait le travail journalistique et qui réclamait une meilleure distribution des revenus publicitaires.
« Devant une crise, il faut prendre des mesures urgentes et le fédéral est immobile. Aujourd’hui, tous les éditeurs du Québec exigent qu’Ottawa corrige la profonde iniquité entre les géants du Web et nos médias dans les revenus publicitaires tirés du partage du travail de nos créateurs de contenu sur les plateformes numériques », a dénoncé Monique Pauzé.
La motion visait à ce que la Chambre réclame au gouvernement d’agir afin de mettre en place un système juste et équitable en ce qui a trait au partage des revenus. Elle reconnaissait aussi que ces revenus étaient obtenus grâce à l’usage des contenus des médias québécois et canadiens. Elle n’a toutefois pas été adoptée, le Parti conservateur ayant refusé d’y accorder son appui.
« Sans le travail des journalistes, il n’y aurait pas d’articles à partager sur les réseaux sociaux. Le contenu vient de nos médias, pas de Facebook ou Google. Si on ne protège pas les créateurs de contenu, nous perdrons un pilier de la vie publique et démocratique », a reconnu Mme Pauzé.
Malgré une crise qui dure depuis plus de 15 ans et une industrie encore plus fragilisée par la pandémie, le gouvernement Trudeau n’a toujours pas proposé de cadre qui permettrait aux médias écrits de toucher une part des revenus que génère leur contenu. Il dit encore étudier, attendre et s’inspirer de ce qui se fait ailleurs avant de passer à l’action.
« Au Québec, depuis le début de cette crise, plus de 43 % des emplois dans ce secteur ont été perdus. Ottawa doit faire payer aux géants du Web des impôts pour les profits qu’ils font chez nous et remettre cet argent dans un fonds destiné à nos médias et à notre culture. C’est l’heure d’agir, ce secteur n’a plus le luxe d’attendre », a renchéri la députée fédérale de Repentigny.