Repentigny, le 14 octobre 2019 – Monique Pauzé, députée sortante du Bloc Québécois dans Repentigny, s’est engagée à ce que sa formation politique dépose de nouveau un projet de loi pour soustraire le Québec à l’application de la Loi sur le multiculturalisme canadien afin de laisser le champ libre à l’Assemblée nationale pour choisir son propre modèle d’intégration des nouveaux arrivants.
« Dans quelques jours, les Québécoises et les Québécois pourraient choisir de déléguer à Ottawa un contingent de députés qui partagent leurs valeurs, a fait savoir Mme Pauzé. Parmi ces valeurs, il y a un modèle d’accueil des nouveaux Québécois qui s’appuie sur une intégration harmonieuse aux plans linguistique, économique et de valeurs communes. Le Québec a toujours rejeté le multiculturalisme, avec sa négation de l’existence de la nation québécoise et sa tendance lourde à fractionner la société en une multitude de solitudes. Ce n’est pas en invitant les nouveaux arrivants à ne rien changer et agir comme s’ils étaient dans leurs pays d’origine que nous bâtirons une société unie et prospère. Cette façon de faire héritée de Pierre Elliot Trudeau s’oppose drastiquement à la vision québécoise du vivre-ensemble que partage les partis de l’Assemblée nationale du Québec et le Bloc Québécois. »
Au Québec, les citoyens veulent que les nouveaux arrivants puissent pleinement participer à la société. Pour ce faire, nous avons le devoir de leur offrir la maîtrise de notre langue commune, le français. Tout le monde s’entend sur l’égalité homme-femme, une valeur incontournable et non négociable au Québec qui se traduit notamment par une société résolument pro-choix. Il faut enfin accepter qu’au Québec, nous choisissons de tenir la religion aussi loin que possible des affaires de l’État. Selon le Bloc, l’aménagement de la société québécoise est un choix qui revient aux Québécoises et aux Québécois, pas aux politiciens fédéraux.
Dès l’adoption de la politique du multiculturalisme en 1971, le premier ministre du Québec, Robert Bourassa, avait écrit à son homologue fédéral Pierre Elliott Trudeau pour signifier que « le Québec n’adopte pas, au niveau du principe du multiculturalisme l’approche de votre gouvernement » et qu’il jugeait le multiculturalisme « difficilement compatible avec la réalité québécoise ». 50 ans plus tard, le Bloc Québécois estime ce rejet fondé et revendique à nouveau le droit du Québec de décider seul du modèle d’intégration des immigrants qui lui convient.
Le Bloc Québécois avait déposé le projet de loi C-393 au cours du dernier mandat pour que la Loi sur le multiculturalisme canadien cesse de s’appliquer au Québec. Tous les partis fédéraux ont voté contre. Les libéraux, par la bouche du ministre du Patrimoine canadien et du Multiculturalisme, Pablo Rodriguez, ont accusé le Bloc Québécois de vouloir « retourner dans les vieilles chicanes ». Quant au Parti conservateur, il a fait de son lieutenant québécois, Alain Rayes, son porte-parole pour défendre l’application du multiculturalisme canadien au Québec contre son gré.
« Le Bloc Québécois a été le seul défenseur du modèle québécois pour l’intégration des immigrants, et à défendre la demande de Québec de contrôler les leviers de l’immigration. Tous les outils parlementaires, en y incluant le dépôt d’une nouvelle loi soustrayant le Québec de l’application de la Loi canadienne sur le multiculturalisme, seront déployés. Les autres partis devront, cette fois aussi, révéler leurs vraies couleurs. Rien de moins que l’adoption d’une telle loi ne sera acceptable. Or nous savons déjà que les Libéraux de Justin Trudeau vont encore tout faire contre cette volonté consensuelle du Québec. Les Québécois peuvent cependant choisir maintenant ce qu’il adviendra de leurs demandes face à Ottawa », a conclu Monique Pauzé