Alors que le Québec faisait face à la plus grande crise des migrants de son histoire et demandait l’aide d’Ottawa, la réponse du Ministre responsable, Ahmed Hussen, a été de faire la morale à Québec en disant que le Québec doit en faire plus pour les migrants! Ceci démontre à la fois le mépris du gouvernement libéral et sa méconnaissance des enjeux réels. Pour les Libéraux, depuis le début, il n’y a pas de crise ; c’est du moins ce qu’ils répètent constamment. Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes : d’avril à juin 2017, il y a eu 2159 demandes d’asile, dont la très grande majorité au Québec. D’avril à juin 2018, c’était trois fois plus, 6 183. 95% des migrants interceptés par la GRC étaient au Québec en 2018.

Pire encore, les ressources allouées par Ottawa pour répondre aux demandes sont nettement insuffisantes : en juin 2017, il y avait 2 419 demandes en attente d’être traitées. En juin 2018, c’était 10 fois plus, 24 891 demandes! Pendant ce temps, ce sont les Québécois qui doivent payer pour l’inaction d’Ottawa. Ce n’est que tout récemment qu’Ottawa a accepté d’aider financièrement le Québec, mais le remboursement complet se fait toujours attendre.

Mais tout n’est pas qu’une question d’argent : Pour Québec, il s’agit d’un véritable casse-tête puisqu’il faut s’occuper de ces migrants, par exemple avec les centres d’hébergement temporaire, avec les hôpitaux et avec l’école pour les enfants, bien que nos écoles à Montréal soient déjà bondées. Québec demande à Ottawa un plan de triage afin de répartir les migrants selon le lieu où ils aimeraient aller, alors que présentement ils doivent rester au Québec tant que leur demande n’est pas traitée. La plupart quittera le Québec si elle obtient le statut de réfugié, ce qui rend futile la tentation d’intégration des enfants au réseau scolaire québécois.

Québec a récemment réitéré qu’il souhaite que le gouvernement fédéral accélère le traitement des dossiers, mais qu’en attendant il devrait au minimum y avoir un plan de triage pour répartir ces migrants. Ce fiasco humanitaire est causé par Justin Trudeau lui-même et, plutôt que faire la morale au Québec, Ottawa devrait commencer à trouver des solutions.