Repentigny, le 16 mars 2020 – Le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, et la députée fédérale de Repentigny, Monique Pauzé, s’inquiètent de certaines mesures annoncées par le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, afin de contrer la propagation du COVID-19. Même s’ils saluent la préoccupation du gouvernement de ne pas entraver le commerce transfrontalier, ces derniers craignent que les mesures annoncées laissent grandes ouvertes les plus dangereuses voies d’accès du virus sur le territoire québécois et canadien.
« Les mesures restreignant les déplacements vers le Canada ne s’appliqueront pas aux voyageurs en provenance des États-Unis ni aux déplacements par transport terrestre, déplore Yves-François Blanchet. Or, la progression de la maladie aux États-Unis en fait le principal foyer de contagion possible au Canada et c’est pourquoi il faut interdire toutes entrées non essentielles à nos frontières. De plus, je m’explique mal qu’aucune nouvelle mesure de détection, d’approvisionnement en équipements, de formation, de quarantaine ou de désinfection des surfaces aux points d’entrée sur le territoire québécois et canadien n’ait été annoncée. Je juge qu’il est risqué de ne pas obliger le retour au pays ou d’interdire le départ des citoyens canadiens à l’étranger, même sans raison essentielle. »
De son côté, la députée de Repentigny abonde dans le même sens, mais elle se veut rassurante.
« Nous avons la chance d’avoir un excellent système de santé au Québec contrairement à nos voisins du sud, a fait savoir Monique Pauzé. Le fait que le gouvernement du Québec a été proactif dès le début de la pandémie et le fait d’avoir un excellent filet social nous aideront à passer à travers cette crise, mais il ne faudrait pas que les mesures prises par Ottawa viennent miner les efforts du Québec. Le Bloc continuera de mettre de la pression sur le gouvernement Trudeau, car nous croyons que les règles à la frontière canado-américaine se doivent d’être resserrées. Il y a lieu de s’inquiéter quand on sait qu’il y a environ 11 millions de personnes qui vivent sans-papiers aux États-Unis et que 27,5 millions d’Américains n’ont pas de couvertures d’assurance-maladie. Dans ce contexte, on peut supposer que ces gens n’iront pas se faire tester dans un hôpital ou qu’ils n’oseront pas manquer leur travail s’ils sont malades.»
Enfin, mentionnons que le Bloc Québécois déplore également que :
- Les migrants demandeurs du statut de réfugié peuvent continuer à emprunter des points d’entrée irréguliers, tels le Chemin Roxham ;
- Aucun contrôle ne sera exercé sur le prix des vols et de possibles abus tarifaires par les compagnies aériennes canadiennes ;
- Le gouvernement n’annonce une suspension ni des visas émis ni des privilèges diplomatiques ;
- Aucun équipement supplémentaire de quarantaine n’est en voie d’être déployé aux points d’entrée, exposant les lieux d’arrivée à une promiscuité propice à la propagation du virus ;
- Aucun effort supplémentaire n’est déployé pour l’acquisition de connaissance en vue de soutenir la lutte au virus par la science ;
- Un manque important de clarté et de consultation quant au soutien aux communautés isolées et autochtones.