« L’environnement, un sujet qui fait des adeptes » – Monique Pauzé

Repentigny le 11 avril 2017 – La conférence Environnement et changement climatique : la réalité canadienne au-delà des apparences données par la députée fédérale de Repentigny, Monique Pauzé a attiré plus de 100 personnes par un dimanche ensoleillé le 9 avril.

En dressant un portrait global des conséquences du réchauffement climatique à travers le monde, Mme Pauzé a clairement exposé l’urgence d’agir décriée par tous les intervenants présents à la COP 21 à Paris qui a mené la communauté internationale à s’engager pour maintenir le réchauffement climatique à deux degrés Celcius.

Elle a par la suite expliqué les nombreuses raisons qui font que le Canada n’atteindra jamais les cibles auxquelles il s’est engagé en ratifiant de l’Accord de Paris. Rappelons que pour se faire, le Canada devrait laisser dans son sol plus de 85 % de ses ressources pétrolières.

Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement Trudeau a donné le feu vert à de nombreux projets polluants comme le gazoduc Pacific Northwest, qui deviendra l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre au Canada, a affirmé Monique Pauzé. On parle ici d’une augmentation des GES de 1 % à l’échelle canadienne. Il a aussi donné son aval au projet d’oléoduc Trans Mountain et le remplacement de la canalisation 3 du pipeline d’Enbridge. Ces deux projets permettront d’exporter plus 600 millions de barils de pétrole de plus chaque année ce qui augmentera considérablement les émissions de GES, celles liées à Trans Mountain seulement représentent une augmentation de 2 % sur l’ensemble total des émissions canadiennes. Tout cela sans compter le Keystone XL et Énergie Est qui est encore sur la table.

Pour la députée bloquiste, il ne faut pas occulter le fait que le secteur pétrolier embauche bon nombre de travailleurs québécois. Selon elle, la transition vers les énergies renouvelables doit se faire graduellement, mais elle doit commencer maintenant.

Selon certains experts, en 2015 seulement, les pétrolières ont reçu en subventions, jusqu’à 3,3 de milliards de dollars de fonds publics, ces fonds pourraient servir à la création d’emplois verts comme c’est le cas dans plusieurs autres pays, a poursuivi la députée. Il ne s’agit pas de mettre des gens au chômage, mais il faut prévoir comment nous allons les recycler, de préparer l’avenir.

Justin Trudeau n’a pas juste fait siennes les cibles peu ambitieuses de réduction des émissions de GES de l’ancien gouvernement conservateur, il est confronté à la même réalité que ce dernier. Le Canada est un pays pétrolier et l’économie des provinces de l’Ouest et tout comme l’Ontario dépend de l’exploitation des sables bitumineux.

Trudeau avait promis d’investir deux milliards de dollars sur quatre ans dans un cadre pancanadien de lutte aux changements climatiques, ce plan n’existe toujours pas, déplore Mme Pauzé. Dans son nouveau budget, il a coupé 750 millions de dollars cette année et 500 millions l’an prochain prévus dans le Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone. La réalité c’est que Trudeau n’a pas mis en place un plafond pour les émissions de gaz à effet de serre, il n’a pas de plan et d’ici la fin de son mandat, il ne semble pas avoir d’investissement prévu pour la lutte aux changements climatiques.

La députée bloquiste a tout de même voulu rassurer la population sur les multiples initiatives porteuses d’espoir qui sont faites par des acteurs non étatiques et des gouvernements subnationaux tant à l’échelle internationale que local. Elle a entre autres cité, la station de traitement des eaux usées de Repentigny qui fait partie de la courte liste des usines d’épuration du Québec à recourir à la biométhanisation pour digérer la matière organique et ainsi générer son propre biogaz et d’autres villes comme L’Assomption qui collecte déjà les matières organiques. Elle a aussi rappelé que chaque geste compte et que tous les citoyens peuvent agir concrètement pour lutter contre les changements climatiques.

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