Monique Pauzé marche pour les droits de la communauté LGTBQ2

En cette journée du défilé de la fierté gay, la députée fédérale de Repentigny a choisi de reprendre le discours qu’elle a adressé à la Chambre des communes le 28 novembre 2017.

C’est I’occasion de nous rappeler à quel point nous partons de loin dans la lutte à la discrimination fondée sur I’orientation sexuelle. De tellement loin, tellement loin.

Jusqu’en 1992, non seulement la discrimination à l’égard des lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queer et bispirituelles parmi les employés de l’État canadien existait, mais elle était aussi tolérée et était une politique officielle.

Jusqu’en 1992, la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle était une question de raison d’État.

Le Canada a violé les droits humains sous prétexte de ses intérêts supérieurs et de sa sécurité. On ne s’est pas contenté de brimer les droits des personnes LGBTQ2, on ne s’est pas contenté de les insulter, de les traiter comme des citoyens de seconde zone, de les traiter comme une menace à leur pays. Le gouvernement fédéral a mis des unités d’enquête au service de la discrimination. Il a même créé un instrument pour l’aider à déterminer l’orientation sexuelle des gens, un instrument dont je vais taire le nom parce que c’est insultant.

Le Canada a pourchassé ces personnes dans le but de les congédier dans le déshonneur, comme s’il s’agissait de criminels. Elles en souffrent encore aujourd’hui. C’était une discrimination systémique à l’égard des LGBTQ2. Là où une majorité tous les moyens politiques et institutionnels pour imposer ses valeurs à d’autres. Ce n’était pas au moyen âge, c’était jusqu’en 1992.

Les excuses formulées aujourd’hui par le gouvernement sont essentielles et le Bloc québécois les appuie sans réserve. Nous nous attendons à ce que ces excuses soient accompagnées de dédommagements justes et équitables pour les victimes de cette discrimination systémique. C’est absolument essentiel que le gouvernement canadien envoie un message fort, que le Parlement envoie un message fort.

À la communauté LGBTQ2, nous disons que nous sommes fiers de la compter parmi nous, parmi nos familles, nos amis, nos collègues, nos entrepreneurs, nos artistes, nos scientifiques, notre relève, nos retraités et oui, nos militaires, nos fonctionnaires, bref, notre société.

C’est essentiel d’envoyer un message fort parce que, bien qu’il y ait eu des progrès dans la lutte à la discrimination depuis 1992, ces progrès tiennent sur des bases fragiles. Le combat pour l’égalité ne sera jamais entièrement gagné. Quand on est femme, on en sait quelque chose. Il ne faut jamais perdre de vue que nous ne sommes pas à l’abri des reculs. Encore là, quand on est femme, on en sait quelque chose.

C’est essentiel d’envoyer un message fort en tant que parlementaire, parce qu’à travers le monde se dessinent des vagues de fond d’intolérance qu’il nous faut combattre ensemble.

Face à une extrême droite de plus en plus revendicatrice, de plus en plus près du pouvoir, de plus en plus près de nous, nous devons nous présenter clairement en alliés dans le camp de l’égalité pour toutes et tous. Face à l’influence grandissante de courants religieux doctrinaires dans les affaires des États, nous devons nous présenter clairement en alliés dans le camp de l’égalité pour toutes et tous.

Toujours et sans compromis, entêtés, nous devons être dans cette lutte pour l’égalité. S’il y a un principe que nous serons prêts à défendre, c’est l’importance de notre liberté d’être, de vivre, d’aimer qui que ce soit et qui que nous soyons.

Ces excuses doivent être un moment de réflexion et ces excuses doivent être aussi une affirmation forte et résolue. Le temps de la discrimination à l’égard des lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queer et bispirituels, ce temps de la discrimination est révolu. Point final.