Si la députée sortante Monique Pauzé répète souvent que le visage de la pauvreté a changé, parlez-en également à Colette Doré-Thibault qui est à la tête de l’organisme Fin à la faim qui célèbre ses 25 ans cette année.
Si Fin à la faim répond aux besoins alimentaires de base des familles provenant de la grande région de Lanaudière 52 semaines par année, Mme Thibault rappelle que l’organisme répond aussi aux urgences qui sont référées par les organismes communautaires, le CISSS de Lanaudière, les institutions scolaires, les députés et les villes. Lors de la dernière année, 136 familles ont ainsi reçu des commandes particulières en situation d’urgence. Mentionnons ici que Fin à la faim a fait l’achat et a reçu de généreuses sommes en cartes-cadeaux pour répondre aux besoins d’urgence tout au long de l’année.
Monique Pauzé qui était présente pour célébrer l’engagement de Fin à la faim lors d’une cérémonie protocolaire organisée par la ville de Repentigny a souligné l’apport de l’organisme lanaudois.
« Nous vivons dans une circonscription où plusieurs ont des besoins criants, a rappelé Monique Pauzé qui déplore que plusieurs personnes ne se soient toujours pas relevées suite à la fermeture d’Électrolux. Que ce soit à la suite de la perte d’un emploi, des suites d’une maladie, il suffit de peu pour que quelqu’un commence à s’endetter et tombe dans une spirale dont il est difficile de sortir. L’apport d’un organisme comme Fin à la faim au sein de notre communauté est donc primordial, il aide une multitude de familles à garder la tête hors de l’eau.»
Monique Pauzé a tenu à mettre en lumière le sondage de la firme de recherche Youri Rivest recherche et stratégie pour La grande guignolée des médias selon lequel plus d’un Québécois sur trois qui se trouve en situation financière fragile. Ces données qu’elle considère alarmantes démontrent que 36% éprouvent de la difficulté à répondre à un besoin de base (alimentaire, en santé ou résidentiel) et qu’un pourcentage égal ne bénéficie d’aucun coussin monétaire pour les imprévus.
Pas de coussin… même parmi la classe moyenne
Même si un Québécois sur trois redoute la pauvreté, seulement 12% s’estiment pauvres. En fait, seuls ceux au revenu familial de moins de 20 000$ s’estiment majoritairement pauvres. « Les Québécois définissent la pauvreté par la difficulté à combler les besoins de base, indique Youri Rivest. Le paradoxe, c’est que, dans les faits, plusieurs n’arrivent pas à pleinement combler leurs besoins de base, mais ne se définissent pas comme pauvres pour autant. Cette contradiction laisse croire qu’il y a une gêne psychosocial, un déni ou, à tout le moins, un malaise entourant la pauvreté au Québec.»
Si un Québécois sur trois peine à combler un besoin de base, un sur quatre (24%) parvient de justesse à pourvoir à deux d’entre eux. Et alors que le tiers des Québécois ne profitent pas d’un coussin minimal de 500$ pour pallier les problèmes et inconvénients, 35% de ceux au revenu familial de 40 000$ à 100 000$ – donc, des membres de la classe moyenne – vivent cette même réalité. Une telle marge de manœuvre réduite et l’absence d’un coussin financier font en sorte que, là aussi, un Québécois sur trois est inquiet de sombrer dans la pauvreté. On ne s’étonnera pas que seulement moins d’un sur cinq (19%) se juge plus riche qu’avant. À l’opposé, pas moins de 29% s’estiment plus pauvres qu’autrefois.