LES NÉONICOTINOÏDES, UNE MENACE POUR LA BIODIVERSITÉ

Le Bloc Québécois appuie la Fondation David Suzuki et Équiterre qui demandent au gouvernement du Canada d’emboîter le pas à la France et d’interdire sans plus tarder tous les pesticides néonicotinoïdes qui tuent les abeilles.

 C’est hélas à mettre dans la perspective de la sixième extinction des espèces qui se produit à grande vitesse sur la planète… Les pesticides détruisent la base de la chaîne alimentaire, les fondations mêmes de la biodiversité sur terre. – Jean-Marc Bonmatin

Les pesticides néonicotinoïdes (les « néonics ») sont les insecticides les plus utilisés dans le monde. L’application étendue et répétée des néonics en agriculture entraîne une contamination à grande échelle de l’environnement, qui engendre à son tour des conséquences involontaires sur les pollinisateurs et d’autres organismes non ciblés.
Dans une entrevue accordée au journal Le Devoir, Jean-Marc Bonmatin—vice-président du Groupe de travail sur les pesticides systémiques chargé d’étudier la question— expliquait que les néonicotinoïdes ont aussi des effets sur l’humain qui sont notamment reconnus par l’Autorité européenne de sécurité des aliments.

On y dénote des effets cancérogènes, perturbateurs endocriniens et d’autres liés au spectre de l’autisme. Malheureusement il semble que la liste de ses effets commence à s’allonger.

« Les néonicotinoïdes ont donc des impacts mesurables et mesurés sur une faune beaucoup plus large que les abeilles et produisent un effet en cascade », poursuit le chercheur.

« Si l’on supprime la nourriture ou une partie de la nourriture à des prédateurs, comme les poissons, les batraciens ou les oiseaux, on les détruit aussi souligne le scientifique. Des intoxications aiguës, un effet plus direct, ont aussi été observées chez des petits prédateurs ayant mangé des proies contaminées ou ingéré des semences traitées avec ces produits. »

Légiférer

La nouvelle loi sur la biodiversité promulguée en France en 2016, la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, comprend une disposition sur l’interdiction des néonics qui entrera en vigueur en septembre 2018.

En ce qui concerne le Canada, l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada a proposé l’abandon graduel de la plupart des utilisations du pesticide néonicotinoïde imidaclopride. En outre, l’Agence procède actuellement à l’examen de deux autres néonics.

Les citations de M. Bonmatin sont extraites du quotidien Le Devoir.

Sur la photo:  Monique Pauzé en compagnie de son collègue Gabriel Ste-Marie, de l’ancienne ministre française de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, madame Delphine Batho, de Jean-Marc Bonmatin, Ph. D., éminent chercheur français spécialiste des néonicotinoïdes et d’autres membres du Groupe de travail sur les pesticides systémiques.

 

Monique Pauzé au Jour du Drapeau