La planète s’invite dans la campagne attire 7000 personnes

Ils étaient près 7000 personnes à marcher pour le climat le samedi 29 septembre dans le cadre du mouvement citoyen « la planète s’invite dans la campagne » et comme les semaines précédentes, la députée Monique Pauzé a répondu présente.

Le but de cette marche, réclamer des partis politiques qu’ils reconnaissent l’enjeu du climat et s’engagent à mettre sur pied un «budget carbone» permettant d’atteindre la cible de 20 % de réduction par rapport au niveau de 1990 en 2020, puis d’au minimum 37,5 % en 2030. Ces cibles sont celles que le gouvernement du Québec s’est lui-même fixées.

À un an des élections fédérales, la députée Monique Pauzé a tenu à rappeler que si la communauté internationale buvait la rhétorique environnementaliste vide du premier ministre Justin Trudeau lors de la Conférence de Paris sur le climat (COP 21), tous ceux et celles qui croyaient qu’après l’ère Harper le Canada allait enfin jouer un rôle important dans la lutte au changement climatique ont dû se raviser. En faisant siennes les cibles peu ambitieuses de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’ancien gouvernement conservateur, l’image du jeune sauveur qu’incarnait Trudeau s’est volatilisée.

Depuis leur arrivée au pouvoir, le Parti libéral du Canada ne cesse de multiplier les décisions favorables à l’expansion des sables bitumineux. La récente acquisition du pipeline Trans Mountain est un exemple parfait des contradictions qui existent les discours et les actions du gouvernement Trudeau.

Trudeau manipule les données

Les prétentions des libéraux fédéraux à participer à l’effort mondial avec ses cibles de réduction des GES de 80 % d’ici 2050 ne tiennent pas la route. 80 %? Pourquoi pas 100? Pourquoi pas 150? Ottawa pige un chiffre dans un chapeau pour bien paraître devant ses partenaires internationaux, mais avouons-le nous sommes dans le domaine de la science-fiction.

Les libéraux sont de fins et sournois stratèges. Contrairement au Québec et à l’ensemble des autres pays, le gouvernement Trudeau utilise 2005 comme année de référence plutôt que 1990, se positionnant ainsi en grand maître de la manipulation de données. En affirmant réduire les GES de 30 % d’ici 2030, par rapport à 2005, il brouille la compréhension des faits. En réalité cela équivaut à une réduction de 14 % par rapport à 1990.

Dans l’Ouest, durant cette période, les émissions de l’industrie du pétrole sale ont augmenté de 124 %, et en Saskatchewan de 76 %. Pendant que nous faisons des efforts pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, le Canada s’en balance, a souligné Mme Pauzé.

Engagements brisés

À Paris, les scientifiques et dirigeants du monde entier se sont entendus sur la nécessité d’agir énergiquement et immédiatement pour endiguer les changements climatiques.

Le Canada s’est alors engagé à maintenir le réchauffement climatique à deux degrés Celcius. Catherine McKenna, la ministre de l’Environnement, s’est même emballée disant espérer atteindre une cible de 1,5 degré. À cet effet, une étude publiée dans la revue Nature en 2015 faisait état que pour respecter ses engagements le Canada devait laisser dans son sol plus de 85 % de ses ressources pétrolières.

Or, le gouvernement Trudeau a depuis donné son aval au projet de gazoduc Pacific Northwest LNG, qui deviendra l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre (GES – principal facteur du réchauffement climatique) au Canada. On parle ici d’une augmentation des GES de 8,5 % en Colombie-Britannique et de 1 % à l’échelle canadienne.

Le pro du selfie a par la suite utilisé 4,5 milliards de dollars de fonds publics pour que le Canada se porte acquéreur du vieil oléoduc Trans Mountain. Il a également donné le feu vert au remplacement de la canalisation 3 du pipeline d’Enbridge.

Ces deux projets permettront d’exporter plus 600 millions de barils de pétrole de plus chaque année ce qui augmentera considérablement les émissions de GES. Celles liées à Trans Mountain seulement seront de l’ordre de 13,5 à 17 millions de tonnes par année, ce qui équivaut à une augmentation de 2 % sur l’ensemble total des émissions canadiennes. C’est impensable de voir un gouvernement aussi irresponsable, a conclu la porte-parole du Bloc Québécois en matière d’environnement.